Après confirmation du non-lieu en appel pour Gérald Darmanin, la plaignante se pourvoit en cassation

Sophie Patterson-Spatz a porté plainte en 2017 pour viol contre le ministre de l’Intérieur pour des faits remontant à 2009.

L’affaire Darmanin pourrait ne pas s’arrêter là. Après la confirmation du non-lieu ce mardi 24 janvier par le procureur général de Paris, Rémy Heitz, l’avocate de la plaignante a annoncé son pourvoi en cassation. « Vraiment incroyable. Quelle surprise. Tellement étonnant. En avant pour la Cassation. », a-t-elle ironisé sur Twitter.

Pour rappel, le ministre de l’Intérieur est accusé d’agression sexuelle par Sophie Patterson-Spatz pour des faits remontant à 2009. Le dossier, très sensible, pèse sur son action gouvernementale depuis 2017. À l’époque, la plaignante s’était adressée à Gérald Darmanin, alors ex-chargé de mission au service des affaires juridiques de l’UMP, pour obtenir un appui, alors qu’elle souhaitait faire réviser une condamnation de 2005 pour chantage et appels malveillants à l’égard d’un ex-compagnon

Selon elle, il lui aurait fait miroiter, lors d’une soirée, son possible appui via une lettre qu’il s’engageait à rédiger auprès de la Chancellerie, en échange d’une relation sexuelle. Si les deux protagonistes reconnaissent avoir entretenu un rapport sexuel, Sophie Patterson-Spatz estime avoir été contrainte de « passer à la casserole ».

Une affaire de longue date

Après des enquêtes classées à trois reprises et des démêlés procéduraux, qui ont nourri les nombreuses manifestations pour exiger la démission de Gérald Darmanin, Sophie Patterson-Spatz avait obtenu à l’été 2020 la désignation d’une juge d’instruction pour examiner ses accusations. Le ministre de l’Intérieur avait été placé sous le statut intermédiaire de témoin assisté fin 2020. Avant que le parquet de Paris n’ordonne un non-lieu en janvier 2022, confirmé par la cour d’appel en juillet dernier.

Concernant la confirmation de ce non-lieu, dans ses réquisitions écrites, le ministère public avait écarté « l’hypothèse d’accusations mensongères ou malveillantes » de Sophie Patterson-Spatz, mais estimait qu’« il ne peut être considéré qu'(elle) n’a pas consenti à l’acte sexuel ». L’avocate de la plaignante, Me Elodie Tuaillon-Hibon, évoquait au contraire un « viol par surprise » et un rapport sexuel « extorqué », « ni libre, ni consenti ».L’avocate avait dit son souhait d’avoir « enfin droit à un peu de justice », car « les éléments à charge pour le viol sont présents dans le dossier ».

Dorian Grelier (avec AFP)

Crédit photo : JOËL SAGET / AFP

Laisser un commentaire

Créez un site Web ou un blog gratuitement sur WordPress.com.

Retour en haut ↑

Concevoir un site comme celui-ci avec WordPress.com
Commencer